Comment vous alimentez-vous pendant les Fêtes?

 

Êtes-vous de celles qui placez bien intentionnellement des résolutions de mieux manger pour l’année qui s’en vient lorsque vous préparez vos sablés des Fêtes? À quoi bon se priver pendant cette belle période quand on peut décider, aujourd’hui même, qu’on se reprendra dans trois semaines question de profiter au maximum des douceurs de cette magnifique période!

 

Et si je vous disais qu’on peut alimenter son corps autrement qu’avec un peu trop de tout ce qui se trouvait sur la table de chacune des cuisines que vous avez visitées, et ce, arrosé d’une bonne dose de culpabilité à chaque fois?

 

Et si c’était possible pour vous de ne pas saboter votre corps pendant les Fêtes? Parce que commencer l’année avec des dettes envers soi, c’est pas la définition d’un bon départ selon moi. Mais ça nous arrive toutes, un jour ou l’autre, de l’échapper. On est humaines après tout, humaines all the way. Voici pourquoi j’ai cru bon vous partager quelques astuces pour s’alimenter autrement pendant les Fêtes et éviter de manger ses émotions.

 

S’alimenter pour l’énergie ou pour le plaisir?

Si on retourne à la base et qu’on regarde à quoi ça sert de s’alimenter, on comprend que c’est pour nourrir son corps, lui offrir les nutriments nécessaire pour avoir de l’énergie et fonctionner adéquatement longtemps. Ok. Mais entre vous et moi, c’est un peu triste de voir l’alimentation simplement sous cet angle et manger comme un robot. On se couperait de tant de bonheur ainsi. Parce que, oui, il y a du bonheur dans l’assiette! Du bonheur à la préparer et du bonheur à la manger. Et selon moi, prendre plaisir à table est hyper important, autant pour notre cœur que pour le corps qui assimile les aliments avec beaucoup plus de facilité quand un message positif est envoyé avec chaque bouchée.

 

Le problème, c’est que parfois la ligne est mince entre manger avec émotion et manger ses émotions. Et quand celles-ci sont en abondance de toutes sortes dans l’air, on tombe souvent du côté sombre de l’assiette. On se met alors à manger pour deux raisons qui n’ont absolument rien à voir avec les besoins de notre corps, mais plutôt avec ceux du cœur et parfois aussi de l’ego. On mange pour remplir un vide – d’amour, de confiance, de sécurité – ou bien pour éteindre un feu – un malaise, une parole, une émotion, une intuition qu’on n’assume pas. Et ça crée des dégâts qui vont bien au-delà de ce que votre jeans trop serré vous dit ou ce que le pèse-personne vous indique. C’est votre perception de tout ça qui se répercute sur votre estime, votre confiance.

 

Alors voici ce que je vous propose de tenter comme expérience pendant les Fêtes afin d’éviter de vous dégoûter en janvier. – J’y vais un peu fort ici avec les mots, mais sachez que chacun d’eux est écrit avec beaucoup d’amour. D’ailleurs, je me les répète aussi puisqu’on est jamais à l’abri d’un vide ou d’un feu.

 

Sachant qu’une grande quantité d’aliments viennent stimuler la production de nos hormones de bien-être, on va tenter de le faire autrement, d’alimenter son bien-être avec tout ce qui ne se mange pas et nourrir ses sens en assumant que le goût a déjà tout ce qu’il lui faut pour être satisfait.

 

Premier aliment : la gratitude

 

Je me lance et commence avec ce gros mot qui nous est répété ici et là très souvent ces dernières années. C’est parce qu’il est puissant.

 

Ici, je ne vous demande pas de sortir un journal et d’écrire trois à cinq gratitudes au lever et au coucher (toutefois, je tiens à vous dire que c’est une super idée!). Je vous invite simplement à noter en vous la beauté qui vous entoure. Émerveillez-vous des petits bonheurs du quotidien et dites merci.

 

La neige qui tombe par gros flocons, le soleil qui se lève timidement à travers les nuages, qui se couche enveloppé de rose. Les branches des arbres lourdes sous le poids de la neige. Les yeux des enfants qui regardent le sapin et les cadeaux qu’il protège, et ce sapin qui sent si bon. La famille qui s’embrasse, celle qui ne se voit pas souvent et celle qui est composée d’amis.

 

Des merveilles, il y en a tellement dans une journée. Et elles sont nourrissantes lorsqu’on accepte de les assimiler jusqu’au cœur. Vraiment. Ouvrez vos yeux, regardez avec votre cœur et respirez la beauté de ce qui se trouve autour de vous. Chacune de ces bouchées nourrira votre vide et vous verrez le pouvoir d’attraction du buffet perdre en puissance.

 

Deuxième aliment : les rituels

 

Noël en est un de ces rituels. Et il est gros, parfois même lourd et épuisant! Il en existe toutefois de tout simple qui sauront recharger vos batteries.

 

Quels sont les vôtres? Est-ce votre thé ou votre latte pris dans le silence le matin? Une médiation ou une séance de yoga pendant laquelle vous retournez à l’intérieur?

 

Ce que j’aime particulièrement, c’est prendre un élément de ma routine et le transformer en rituel de bien-être. Prenons la douche comme exemple. On peut la prendre vite fait simplement pour se laver. Ou on peut la prendre avec l’intention de reconnecter à soi, d’habiter son corps, de l’envelopper d’amour. Se nettoyer, c’est prendre soin de soi, c’est pas simplement éliminer les microbes qu’on porte et odeurs corporelles pour répondre aux attentes hygiéniques de la société actuelle.

 

Et c’est la même chose lorsqu’on se met de la crème sur le visage, qu’on se maquille, coiffe, parfume. Procurez-vous des crèmes ou des huiles dont les odeurs vous nourrissent. La mémoire olfactive est puissante et peut vous ramener à des moments de pur bonheur en une fraction de seconde.

 

J’ai récemment décidé de reconnecter avec un jour que j’avais laissé de côté pendant quelques années, les huiles essentielles. Elles m’apaisent, m’enveloppent, me stimulent, me recentrent, me détendent ou me font voyager. Puisque j’ai une tendance à combler les vides avec de la nourriture – humaine all the way – j’utilise certaines d’entre elles pour m’apporter ce dont mon âme a besoin lorsque mon cœur me demande du dessert ou un stimulant pour traverser l’après-midi. C’est maintenant un petit rituel qui me supporte grandement dont je ne me passerais pas.

 

Troisième aliment : le jeu

 

L’auto-sabotage et les compulsions, qu’elles soient alimentaires ou non, témoignent d’une problématique de contrôle : une trop grande rigidité ou un manque total de contrôle. Bien que cela puisse paraître difficile à croire, j’ai la profonde conviction qu’on peut régler les deux problématiques avec une même solution : le jeu.

 

Combien d’entre vous vous limitez et fixez des règles quant au droit de vous amuser depuis que vous êtes adultes? Ou peut-être vous êtes-vous fixé, comme c’est mon cas, des limites même enfant?

 

C’est le temps de lâcher votre fou, de retrouver votre enfant intérieur. Jouez! Riez! Vous savez comment on se sent après un fou rire? C’est tellement enivrant! Vos réserves d’hormones de bien-être viennent de se recharger d’un coup!

 

Je vous propose de sortir, de bouger, de faire une guerre de balles de neige, de vous construire un fort, d’aller glisser, patiner, tourner, virevolter, de faire l’ange en mangeant les flocons qui tomberont sur votre visage.

 

Sortez les jeux de société et mettez votre ego de côté. Savourez chaque petit moment de jeu et nourrissez-vous en. Pleinement.

 

Quatrième aliment : un cadeau

 

Je suis certaine que vous êtes une femme généreuse. De votre temps, de votre argent, de votre énergie. Et vous donnez beaucoup. Aux autres. Je me trompe?

 

C’est le temps de vous offrir un cadeau. Si vous avez l’impression de n’avoir jamais de temps pour vous, offrez-vous en, c’est urgent! Ça peut être une marche en forêt, un moment pour vous ancrer les deux pieds sur votre tapis de yoga, prendre votre thé lentement en dessinant un mandala ou en tricotant. Du temps, juste pour vous.

 

Offrez-vous un cadeau physique si vous en avez les moyens. Un bon livre, l’outils de cuisine dont vous rêvez depuis si longtemps, un parfum, des produits de beauté, un foulard.

 

Pourquoi ne pas s’offrir un petit quelque chose de complètement inutile? Quelque chose dont le but premier est tout simplement de vous faire plaisir! Absolument pas nécessaire à votre survie. Un vrai cadeau. Et quand vous l’aurez entre les mains, ressentez tout le bonheur que ça vous procure en faisant bien attention de fermer votre boîte mentale à culpabilité – « Ca sert vraiment pas à grand chose, j’aurais dû mettre mon argent ailleurs. Avec cet argent là, j’aurais pu acheter le cadeau de Paul. Il aurait été tellement heureux. »

 

De Paul, Pierre, Jean, Jacques, on se fout aujourd’hui. C’est de vous dont il est question. Parce que tout ce beau monde là ne désire que vous voir heureuse, bien dans votre peau, rayonnante. Et je suis certaine que vos amours ne se jetteront pas dans le buffet parce que vous ne leur avez pas offert ce cadeau de plus. Toutefois, vous, vous risquez de vous y retrouvez si vous avez encore placé les besoins de tous les gens qui vous entourent devant les vôtres. Ce qui m’amène à mon prochain aliment bien-être.

 

Cinquième aliment : les limites

 

Mettre ses limites. Ouf! Vous voulez un défi, en voilà un de taille pour les femmes que vous sommes! Votre grand cœur aime dire oui et donner. Sachez qu’avec un réservoir vide, on n’abreuve personne. Et pour le remplir, ce fameux réservoir, il faut savoir dire non. Parce que vous savez quoi? Vous en avez le droit. Non. Vous en avez le devoir.

 

En disant oui à tout, vous vous manquez de respect et vous passez à côté d’expériences qui pourraient s’avérer merveilleuses. On arrive à capter une quantité limitée d’opportunités dans notre vie. Si votre agenda est plein de « bof, ok, bien, moyen », il n’y a plus de place pour le merveilleux. Et vous me direz que dire oui à tout, c’est humain. Et vous aurez bien raison. Mais notre humanité imparfaite, pourrait-on la gérer un peu afin qu’elle fasse une place à l’extraordinaire dans notre agenda?

 

Pendant les Fêtes, c’est facile de s’oublier et surtout d’ignorer qu’on a des limites. On reçoit, on est reçues (mais on apporte quand même un tas de choses, on ne pourrait pas arriver les mains vides!), on se déplace d’une maison à l’autre, d’une ville à l’autre. On ne dort pas bien, on boit trop, on mange trop. Trop de bisous, trop de câlins pas sentis, trop de sourires forcés. Ça peut être épuisant quand on décide qu’on donne « une go » parce que ça va faire plaisir à la famille, aux amis. On se retrouve vidée, encore une fois, le réservoir prêt à accueillir n’importe quel aliment réconfortant.

 

C’est aussi à ces moments qu’on alimente notre feu. Parce que des émotions, surtout lorsqu’on est fatiguée, qu’on est à plusieurs et qu’il y a des attentes dans l’air, il y en a en quantité et elles ne sont pas toujours positives. Et la période des Fêtes est un brasier qui s’enflamme rapidement.

 

Mais qui veut mettre le feu à Noël? Certainement pas vous. Alors, au lieu de laisser votre feu s’exprimer en le cernant de balises claires à ne pas franchir, vous préférez l’étouffer, lui couper l’oxygène. La purée de pommes de terre, la dinde, sa farce et une bonne dose de bûche font d’excellents coupe-feu.

 

Pour bien respecter vos limites, je vous invite à déterminer clairement vos besoins pour cette périodes des Fêtes, et ce, avant de sautez à pieds joints dans les festivités. S’arrêter un moment pour penser à ce qu’on a vraiment envie de vivre permet de fixer ses limites.

 

Si c’est le repos qui saura le mieux vous nourrir, alors faites le ménage de vos invitations et déclinez-en quelques unes afin d’avoir ce temps de repos dont vous avez besoin. Dites non à ces belles opportunités pour pouvoir dire oui aux moments extraordinaires que vous souhaitez si profondément.

 

Maintenant, c’est à votre tour de créer votre menu bien-être des Fêtes. De quoi avez-vous faim en ce moment? Dressez-vous une liste. Soyez créative! C’est le moment de vous faire plaisir et surtout de clore cette année en beauté. Il n’y a aucune raison de remettre votre bien-être à janvier. C’est ici, maintenant. Comment pouvez-vous vous aimez, vous respecter et avoir du plaisir à la fois? Ne laissez pas votre tête vous convaincre de restriction. Il n’y a aucun plaisir là. Oubliez aussi les « il faut » autant que possible. Et gardez en tête que rien ne doit être parfait, que vous êtes humaines, all the way et que c’est parfait ainsi!

 

Joyeuses Fêtes!