Aujourd’hui, je choisis. Je fais le choix de moi, de ma lumière, de mon cœur, d’un chemin heureux. Je connais déjà le chemin entre l’ombre et la lumière, comme Marie Carmen le dit. Je le connais assez pour savoir qu’il en est un de courage et de vulnérabilité. 

L’ombre

J’ai été tentée par la douceur de l’ombre, par la pause qu’elle procure. Loin de l’aveuglement, de l’intensité du soleil. Loin de l’exposition totale de mes plaies, de mes douleurs, de mes cicatrices. Les garder cachées, je l’ai désiré. Juste pour un moment. 

Pas besoin d’affronter mes démons. Ils sont toujours là, je sais, juste à côté, cachés dans l’ombre. Avec ma lumière, avec ma passion, mon intensité, mon identité. Cachés.

Affronter, ça peut attendre, non? Attendre d’avoir l’énergie de regarder mes démons droit dans les yeux. Attendre le courage de les transmuter. 

La douceur de l’ombre avait bon goût. Et elle était là, disponible, accessible, tombée du ciel sur le pas de ma porte, comme un cadeau de l’univers. “Vas t’y réfugier, juste pour un temps, pour profiter. Tu le mérites bien.” Promesse édulcorée.

La lumière

Briller, on m’a dit qu’il fallait que je fasse. Que j’ose. Mon lion en maison 10. Briller, avoir le courage d’être vue, reconnue pour ce que mon âme est venue offrir. Des mots qui ouvrent les coeurs, qui permettent de prendre le chemin de la guérison. 

Et pourtant, mon coeur à moi, qu’est-ce que j’en ai fait? Qu’est-ce qu’il méritait? Je l’ai laissé dans le noir. Pour que l’autre puisse briller, profiter du soleil et venir me rejoindre dans l’ombre quand il en aurait assez. Et j’ai voulu croire que c’était possible, acceptable même, croire qu’on pouvait briller à l’ombre. 

J’ai tenté d’oublier le spectre et les polarités, essayé de mixer le noir au blanc. C’est pas ça aimer? Quand on choisit l’ombre, on doit l’accepter dans son intégralité. On n’y cache pas que quelques parties de soi; ça ne fonctionne pas comme ça. Ma tête ne peut pas briller si mon coeur est voilé.

Et non, ce n’est pas ça aimer. Ce n’est pas ça s’aimer.

Le courage de choisir

Ça m’a frappé. J’ai dû abdiquer. Le soleil et l’ombre cohabitent constamment, mais je dois choisir le côté où je me tiens, le moment où le faire et surtout l’objectif. 

Qu’est-ce que l’ombre nourrit? De quoi ai-je soif? Qu’est-ce qui me fait peur en pleine lumière? Qu’est-ce qui pourrait y brûler, dessécher?

Chaque espace porte une intention, sert une visée. L’ombre pour panser les plaies un moment, pour se reconstruire; le soleil pour continuer à avancer. 

La vie est trop courte pour se contenter de peu, aussi doux soit ce peu.

J’ai pris mes miettes de courage, les ai rassemblés au creux de mon ventre, et je suis sortie de l’ombre, le souffle plein de deuil des promesses de l’obscurité, le cœur accroché à l’espoir que le soleil saura faire fleurir encore mieux. 

J’ai choisi la joie. Et toi, tu choisis quoi?