Chaque saison porte son énergie. Chacune d’elles dirige celle des êtres qui y sont connectés. Il ne suffit que de regarder le cycle d’un feuillu ou d’une vivace au Québec pour comprendre les subtilités du cycle.
On reconnaît bien l’énergie du printemps, la force de vie qui revient, la renaissance. On émerge du calme et de la latence hivernale avec l’envie de faire le grand ménage, de sortir tout ce qui a pris la poussière, ce qui s’est fait lourd. L’été, on brille, on exalte la joie, on grandit et on prend de l’amplitude. L’hiver est fait pour qu’on puisse se reposer, récupérer l’énergie laissée à l’automne pour nourrir nos racines. L’hiver se passe en profondeur, en lenteur.
Et l’automne? On y est justement. Déjà. J’y résiste à chaque année. Je souhaite que la chaleur, que la légèreté de l’été se poursuive, encore et encore. Mais qu’est-ce que je repousse de cette façon au-delà de la chaleur? Je résiste au lâcher prise. Les feuilles ont pourtant fait leur travail, leur temps sur les branches. Elles doivent maintenant tomber et engraisser le sol, couvrir les insectes et les plantes autour. On doit laisser aller ce qui semblaient des parts intégrantes de soi.
Chaque saison est prise entre deux autres, entre deux énergies qui tirent chacune de leur côté. La transition est inconfortable. L’envie de fleurir encore et encore, et l’autre de se déposer, de se reposer pour permettre la prochaine floraison. Fleurir prend une immense quantité d’énergie. Toutefois, elle goûte bon, si bon, qu’on souhaite y rester. D’où la résistance à se laisser aller dans la prochaine phase. On s’entend, fleurir ou fâner ne gâche en aucun cas notre lumière intérieure. On peut briller dans chaque saison, particulièrement si on accepte son rythme et ses exigences.
L’automne prépare le terrain, module doucement notre énergie afin qu’on puisse calmer le feu estival et rediriger ses braises vers nos surrénales. C’est l’heure de la recharge. Elle peut passer par des journées fraîches en montagne à admirer le paysage coloré, des marches dans le bois au son des crépitements des feuilles mortes sous les pieds, aux soirées autour d’un feu, bien emmitouflés, ou simplement par des soirées entre amis autour d’un bon repas mijoté. Notre système nerveux n’est pas capricieux; il prend tout l’amour qu’on a à lui offrir, et l’automne est propice à cette douceur. La lumière qui se fait rare dehors nous pousse tout doucement à aller à l’intérieur pour retrouver la nôtre.
La transition saisonnière et la détox
Je ressens des envies de faire de l’élagage à l’automne comme au printemps. En fait, je crois que tous les changements de saison m’amène une énergie de mouvance, de détox. C’est ma façon d’aborder l’énergie chaotique qui circule en moi durant ces transitions. Qu’est-ce qui est en moi et autour de moi qui ne me sert plus, qui ne sert pas cette nouvelle phase qui commence? Voilà la question que mon énergie amène, inévitablement, chaque trimestre.
Il est évident que c’est plus facile de regarder à l’extérieur qu’à l’intérieur pour faire le ménage. C’est donc là où je commence. Je fais le ménage. Je fais du tri et sors de mon environnement ce qui n’y a plus de place. J’utilise mon environnement extérieur comme outil pour me refléter mon monde intérieur. Mes croyances limitantes, mes douleurs, mes blocages. Ça fonctionne. De quoi ai-je besoin réellement? Qu’est-ce que j’ai accumulé qui ne fait que me prendre de l’énergie, de l’espace? Qu’est-ce qui est attaché à des souvenirs tristes, à des traumatismes? Je n’ai pas envie d’emmener ces énergies dans ma prochaine phase de vie. Ce que je veux, c’est les laisser tomber au sol afin qu’elles se transmutent et que je puisse puiser de cette nouvelle énergie pour nourrir mes racines cet hiver. En douceur, dans le respect de mon rythme.
Vivre au rythme des saisons, c’est accepter ses modulations énergétiques, c’est embrasser ses polarités, ses extrêmes, qui, même si elles nous amènent dans des zones inconfortables, servent notre bien-être et notre expérience humaine. Se connecter aux saisons, c’est faire un avec la nature, avec sa nature. C’est magnifique et chaotique à la fois. La vie quoi.
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