Les montagnes sont russes
Je ne suis jamais allée en Russie, mais je vis dans ses montagnes tous les jours. J’ai beau avoir des outils, de nombreux outils, je me laisse tout de même emporter à travers monts et vallées. Certains jours de façon consciente et consentante, d’autres, moins centrées, laissant mon enfant intérieur prendre son rôle de victime plutôt que celui de souveraine.
La vie est faite de contractions et d’expansions et de tout ce qui se trouve entre les deux. Des chutes, des montées. C’est ça, la vie. Parce que, pour qu’elle soit, elle nécessite tous ces états. Elle a besoin de contractions intenses pour venir au monde. Existe-t-il un espace plus inconfortable que celui de la naissance, autant pour le bébé qui vient au monde que pour sa mère qui tente de le laisser sortir? C’est chaotique et pourtant tellement merveilleux.
Je ne suis pas prête à dire que mes moments chaotiques et de contraction se comparent aux joies de la naissance de mes enfants. Toutefois, cette comparaison me rappelle que ces états sont nécessaires, qu’ils servent une cause. Mon expansion, mon développement, mon ascension.
3D ou 5D?
De mon point de vue humain et terrestre, j’ai envie de nier tous ces moments, de les rejeter. Je souhaite vivre seulement dans l’abondance, la grâce et la fluidité. Et c’est d’ailleurs ce qui crée ces montagnes russes. Je sais que la grâce, la fluidité et l’abondance sont en moi. Je sais que je peux arriver à toucher à ces fréquences et même à les matérialiser en les ressentant. Mais lorsque j’ouvre les yeux, que je regarde à l’extérieur de moi, le chaos qui m’entoure et l’absence de contrôle que j’ai sur cet environnement, je rapetisse, je manque d’air et d’espace. Ma coquille physique semble trop petite pour l’être de lumière que je suis. Je suffoque.
Nous, humains, sommes dotés d’un don d’empathie. On peut ressentir ce qui se passe autour de soi, chez l’autre, dans la collectivité. On a aussi la capacité de revenir à soi, de discerner ce qui s’y passe et de choisir. C’est notre droit à la liberté, celui de choisir. On passe donc d’extérieur à intérieur et d’intérieur à extérieur. De tangible et visible à moins perceptible et volatile. D’une troisième dimension à une cinquième. Qu’est-ce qui pèse plus fort dans la balance? C’est le poids de la réalité physique qui l’emporte le plus souvent, celle-là même qui fait redescendre à toute vitesse notre wagon dans notre montagne russe.
La chute est perception
Pourquoi la réalité physique l’emporte-t-elle? Parce qu’on nous a appris à regarder la réalité en face. À se fier aux apparences, à ce qui nous est présenté. Parce qu’on nous a appris à nous détacher de ce qui créait de l’inconfort, de la dissonance lorsqu’on voyait cette réalité – notre vérité. Selon moi, il n’existe pas de dissonance sans vérité. C’est elle qui sonne l’alarme. C’est à elle à qui tendre l’oreille.
Quand on l’écoute, qu’on ressent son magnétisme, alors on peut fermer les yeux en toute confiance et sentir le wagon monter doucement, nous emmener vers la plus magnifique des vues possibles, celle de la cime.
La montée est volontaire
Comment monter? Avec beaucoup de pratique. Tous les jours. Le discernement, la connexion à sa vérité sont des muscles à travailler consciemment, volontairement. Et comme pour tout muscle, son développement demande des jours de repos, des jours où on semble avoir perdu l’accès, la force, la confiance. Des jours où on contracte, où ça semble descendre en chute libre.
Qu’est-ce qui permet d’avoir foi que le wagon ne s’arrêtera pas en bas, que la descente fait partie du voyage, que la naissance est à venir? C’est d’accueillir la chute. C’est de fermer les yeux, de regarder vers l’intérieur avec curiosité et compassion les émotions qui y sont activées, qui sont de passage.
Plus on observe, plus on comprend le voyage, l’apport temporaire de chaque émotion à la personne qu’on est.
Plus on observe, mieux on ressent le présent et sa puissance à nous garder loin des incertitudes que projette l’avenir qui lui-même n’existe pas.
Plus on observe, plus on muscle sa confiance, sa foi. En soi, en son discernement, en son intuition et en sa capacité à rebondir, en sa force de résilience.
Les montagnes de Russie feront toujours partie de nos vies. Elles sont là pour nous apprendre, nous enseigner à incarner toujours un peu plus notre lumière, notre foi. Et entre toi et moi, même si elles nous font vivre un lot d’émotions et de sensations parfois désagréables, je les préfère de loin aux plates prairies canadiennes. Chaque sommet dévoile une nouvelle réalité, chaque vallée, des eaux de couleurs différentes. Et ça crée tout un tableau!
Commentaires récents