Ma belle-mère exprimait à quel point c’était devenu compliqué de manger aujourd’hui, que l’envoûtement pour l’alimentation était générationnel. Je le crois plutôt culturel. C’est une tendance aux multiples modes alimentaires, trop souvent contradictoires. 

 

Tu t’y sens perdue toi aussi? Si tu suis les chefs ou nutritionnistes de ce monde, il est clair que tu risques de frapper le mur de l’incompréhension sous peu. Quand l’un dit oui et l’autre dit non et qu’ils offrent chacun des arguments convaincants fondés sur du béton scientifique, c’est ton expérience qui pourrait devenir lourde. Ne plus savoir quel camp choisir, qui écouter, qui croire, c’est fatiguant, surtout quand on est en quête de solutions pour sa santé, son énergie. 

 

Laisse-moi te proposer cinq énoncés pour t’aider à trouver ta place, ta façon de manger parmi toutes les modes et tendances alimentaires. 

 

1- Been there, done that

Pour comprendre quelle voie prendre, regarde derrière et assure-toi d’intégrer toute la sagesse de tes expériences passées. Tu manges depuis que tu es née; il y en a du bagage là-dedans! 

Qu’est-ce que tu as expérimenté dans le passé? Végétarisme, veganisme, omnivorisme, sans gluten, paléo, kéto, etc.? Quels sont les ratés et pourquoi? Lorsqu’une façon de manger ne fait pas, on le sait assez vite. On tombe dans le sabotage, on manque d’énergie, on manque d’appétit… Si on s’est donné la peine de l’essayer assez longtemps, bien sûr, parce qu’une détox, ça crée tout plein de symptômes sur le court terme (vas lire le point 4).

Quels sont tes succès maintenant? Quand est-ce que tu t’es bien sentie? Qu’est-ce qui fait que tu te sentais aussi bien? Prends en considération une chose importante : un changement alimentaire crée un changement dans le corps, peu importe sa teneur. Couper peut faire du bien, mais combien de temps? Est-ce vraiment le fait de devenir paléo qui t’a fait du bien ou si c’est le fait de couper les produits transformés et t’intéresser à la source de tes aliments et à leur mode de production? 

 

2- Considère tes besoins

Lorsque je me suis demandé ce que je pourrais expérimenter comme type d’alimentation après tous mes essais plus ou moins fructueux, j’ai écrit sur une feuille mes incontournables. Respecter mes envies et valeurs devait faire partie de la décision pour embrasser ma nouvelle expérience. Pourquoi? Parce que je ne le fais pas pour le voisin, mais pour moi, pour mon corps, mon bien-être et ma santé. Et pour ça, je me dois d’écouter mon coeur qui traduit mes besoins. 

 

Dans mon cas, la viande devait faire partie de l’équation. Mes petits plaisirs occasionnels comme le café et le vin devaient aussi avoir une place. Il restait alors à savoir quel espace leur offrir, dans quelle mesure les intégrer. 

 

Se nourrir, c’est donner à tous ses corps – le physique autant que l’énergétique. Si s’alimenter est devenu un mode de vie, alors mieux vaut qu’il s’harmonise avec ses valeurs profondes et ses racines. 

 

3- Écoute ton corps

Ton corps ne ment pas. Il est ton meilleur détecteur de mensonges. Il sait ce qui te va et ce qui te fait du tort. Maintenant, à toi de discerner son langage. Et sache qu’il crie peut-être, mais étouffé sous bien des couches de toxines ou malbouffe. C’est souvent en faisant le grand ménage qu’on se rend compte que quelque chose n’allait plus. On devient alors plus sensible, mieux équipé pour discerner l’agression. 

 

Je prends souvent l’exemple du ménage pour t’imager mon propos. Si toute ta maison est sens dessus dessous et qu’une bonne couche de poussière couvre planchers et meubles, c’est difficile d’identifier une tache sur le plancher ou un livre égaré. Si, toutefois, tu passes l’aspirateur, trie l’inutile et trouve un endroit pour ce qui reste, alors, dès qu’un intrus se pointera le nez, tu pourras l’identifier tout de suite. 

 

Ton corps fonctionne de la même façon. Et c’est pourquoi je suis si fan de détox à tous les niveaux – un grand ménage libère pas mal d’espace et d’énergie pour ce qui est important. Une fois libéré des énergies matérielles ou non qui l’affectaient, ton corps saura te communiquer ce qu’il te faut pour le nourrir. Et pour nourrir ton cœur aussi. Parce qu’on peut s’ancrer et appartenir grâce à l’alimentation. 

 

4- Expérimente comme une vraie scientifique

Pour trouver ta vérité, tu dois être en mesure de passer au détecteur de mensonges afin de discerner ce qui ne tourne pas rond. En d’autres mots : expérimente. Essaie. Teste. Et si t’en as envie, prends des notes. Décris la façon dont tu te sens avant l’expérience et prends des notes sur tout changement.

 

Mais avant de pouvoir tirer une conclusion, donne-toi le temps. Le corps peut répondre très rapidement comme prendre son temps. Tu peux aussi réagir fortement au retrait d’un aliment, je pense au sucre en particulier. C’est peut-être pas ton nouveau régime qui te donne mal à la tête et qui te fatigue, mais la réaction de ton corps à l’absence de sucre, de café ou d’autres stimulants. Une détox, ça peut faire mal au début avant de présenter ses bienfaits. Et si tu as un ménage de parasites à faire en même temps, attache ta tuque comme on dit au Québec, tu risques de vivre une belle crise de détox. 

 

Maintenant, il reste un autre point important à considérer pour faire les choses de façon scientifique et c’est ceci : accueille la variable de changement. Toute réponse n’est bonne que dans une certaine mesure. Et la mesure que je te présente, c’est celle du temps.

 

Ton corps réagit aujourd’hui selon ses besoins et son état du moment. Aura-t-il besoin de la même chose dans 2 mois, dans 5 ans, lors de ta ménopause? Peut-être. Ou pas. Alors garde l’esprit ouvert et surtout soit à l’écoute des changements qui s’opèrent en toi avec le temps. Ce qui te nourrit aujourd’hui répond à un besoin. Si celui-ci est de surface, il est bien probable que tu découvres d’autres besoins une fois qu’il sera assouvi. Et tes besoins évolueront dans le temps, sois-en certaine. Alors tente de ne pas être dogmatique dans ton alimentation. Le travail que tu fais ici te donnera des lignes directrices importantes, mais de petits ajustements sont à prévoir. 

 

5- Avec simplicité

Tu connais la chanson? Si oui, ça y est, tu l’as dans la tête pour les prochaines heures! Se nourrir, ça n’a pas à être compliqué. Cuisiner non plus. Les aliments frais, de saison, mûrs ont du goût, beaucoup de goût. Pourquoi le masquer de sauces, d’additifs, d’accompagnements, etc.? 

 

S’il existe une règle, encore plus vraie aujourd’hui pour moi que jamais, c’est celle de la simplicité. Fais de toi une italienne et mets à l’honneur l’aliment dans ton assiette, le moins transformé possible. En plus, de cette façon, tu pourras identifier encore plus facilement ce qui te plait et ce qui déplait à ton corps. 

 

Je rêvais d’expérimenter une année complète en me nourrissant en respectant les saisons, les cycles de la vie. Et c’est ce que je suis en train de faire. C’est très satisfaisant à plusieurs niveaux. Ça reconnecte au vrai, aux racines, aux ancêtres, à notre adn. Et ça libère du temps et de l’argent. 

 

Alors, mon dernier conseil est ceci : mange, aime, prie avec simplicité. Tu trouveras ainsi ton espace d’authenticité, ta place sur la trame chaotique et contradictoire des tendances alimentaires d’aujourd’hui. Et ce, dans la bienveillance envers toi, loin de la culpabilité et du jugement. 

 


Pour aller plus loin, je t’invite à écouter mon épisode de podcast Les modes alimentaires et leurs dessous. Bonne écoute!